Papulose bowenoïde

Qu’est-ce que la papulose bowenoïde ?

La papulose bowenoïde est une infection sexuellement transmissible qui se présente sous la forme de papules génitales pigmentées dues à une infection par le papillomavirus humain (HPV) dont l’histologie ressemble beaucoup à un carcinome épidermoïde in situ (maladie de Bowen). Elle est désormais classée comme une lésion intra-épithéliale malpighienne de haut grade (HSIL) vulvaire ou pénienne et la « papulose bowenoïde » n’est plus utilisée par les pathologistes dans la classification des tumeurs de l’OMS, 2020 5e édition.

Qui est atteint de papulose bowenoïde ?

Les hommes et les femmes sont également à risque et le pic d’incidence se situe chez les personnes sexuellement actives de moins de 30 ans.

La papulose bowenoïde chez un enfant doit faire suspecter un abus sexuel.

Qu’est-ce qui cause la papulose bowenoïde ?

La papulose bowenoïde est due à une infection par des types de HPV épithéliaux/muqueux à haut risque, notamment le HPV 16. Elle se transmet par contact étroit de peau à peau, généralement lors de rapports sexuels.

Quelles sont les caractéristiques cliniques de la papulose bowenoïde ?

La papulose bowenoïde touche le plus souvent la zone anogénitale, mais des atteintes extragénitales sont rapportées. Elle se présente typiquement sous forme de petites papules ou plaques roses, brunes ou violacées, solitaires ou multiples, sur le pénis ou la vulve. Bien que le gland du pénis, le prépuce et les lèvres de la vulve soient les sites les plus fréquemment touchés, la papulose bowenoïde peut se manifester sur d’autres parties des organes génitaux, autour de l’anus ou dans la cavité buccale. Elle est généralement asymptomatique mais les lésions peuvent devenir enflammées, démangeantes et douloureuses.

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Dermoscopie de la papulose bowenoïde génitale

Les caractéristiques dermoscopiques diagnostiques doivent encore être déterminées car il n’y a eu qu’un petit nombre de descriptions. Les caractéristiques rapportées ne sont pas encore cohérentes mais ont inclus :

  • Mâles – surface papillomateuse ou kératosique pigmentée, vaisseaux en pointillés généralisés, points bruns-gris dans un motif linéaire, zones sans structure, absence de réseau pigmentaire
  • Femmes – structures de surface papillaires exophytiques, vaisseaux glomérulaires et en épingle à cheveux, zones sans structure gris-brun.

Quelles sont les complications de la papulose bowenoïde ?

La papulose bowenoïde est une infection sexuellement transmissible (IST) donc les partenaires sexuels peuvent être infectés par le HPV à haut risque, ce qui augmente leur risque de néoplasie intraépithéliale cervicale, vaginale, vulvaire ou pénienne ou de carcinome épidermoïde invasif. Des néoplasies intra-épithéliales concomitantes liées au HPV peuvent survenir dans d’autres sites anogénitaux. L’infection des sites extragénitaux suit généralement la maladie génitale.

La papulose bowenoïde est classée comme une lésion intraépithéliale malpighienne de haut grade (HSIL) due à un HPV à haut risque. Elle peut donc évoluer vers un carcinome épidermoïde notamment chez les patients immunodéprimés, ou chez les patients âgés présentant de grandes lésions.

Comment diagnostique-t-on la papulose bowenoïde ?

La papulose bowenoïde peut être suspectée sur la base de son aspect clinique typique et de la dermoscopie.

Une biopsie de la peau est recommandée pour confirmer le diagnostic. Les caractéristiques qui aident à distinguer la papulose bowenoïde de la maladie de Bowen comprennent l’épargne des follicules pileux et des canaux glandulaires, les kératinocytes dysplasiques dispersés dans l’épiderme, les kératinocytes en mitose, en particulier en métaphase. p16 L’immunohistochimie montre une forte coloration diffuse dans toute la lésion, ce qui aide à la distinguer du condylome acuminé qui peut ne montrer qu’une positivité focale.

Quel est le diagnostic différentiel de la papulose bowenoïde ?

  • Guerres anogénitales
  • Dermatoses – lichen plan, lichen simplex
  • Maladie de Bowen

Quel est le traitement de la papulose bowenoïde ?

La papulose bowenoïde peut être surveillée plutôt que traitée activement. La surveillance chez les patientes et les partenaires des patients masculins doit inclure un examen au spéculum vaginal et un frottis cervical.

Le traitement est le même que pour les verrues anogénitales. L’électrodessication, la destruction au laser et la cryothérapie sont rapportées comme étant efficaces. Cependant, la récidive est fréquente car la papulose bowenoïde est typiquement une infection multifocale.

Des contrôles réguliers sont nécessaires après le traitement pour s’assurer que l’affection a complètement disparu.

La papulose bowenoïde peut-elle être prévenue ?

Tous les vaccins actuels contre le papillomavirus humain couvrent les types de VPH à haut risque 16 et 18, et le Gardasil-9 nonavalent protège contre cinq autres types de VPH à haut risque. La vaccination des enfants et des jeunes adolescents avant qu’ils ne deviennent sexuellement actifs devrait prévenir l’infection par la plupart des types de VPH associés à la papulose bowenoïde.

Quelle est l’issue de la papulose bowenoïde ?

Malgré la pathologie maligne, la papulose bowenoïde suit souvent une évolution bénigne, se résorbant avec ou sans traitement. On dit que la papulose bowenoïde se résout spontanément après l’accouchement chez les jeunes femmes.

Le risque de carcinome épidermoïde pénien a été estimé à 30 %, augmentant avec la durée de la maladie.

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