Un changement dans les directives du NICE sur la prophylaxie antibiotique pour les procédures dentaires

Nous aimerions ajouter une note de bas de page importante à l’article sur les problèmes dentaires de Renton et Wilson dans le BJGP d’août1. On vous pardonnerait de l’avoir manquée, car elle a été annoncée sans fanfare, mais le National Institute for Health and Care Excellence (NICE) a ajouté le mot « systématiquement « 2 à la recommandation 1.1.3 : « La prophylaxie antibiotique contre l’endocardite infectieuse n’est pas recommandée systématiquement pour les personnes subissant des procédures dentaires » .

Ce changement est survenu après qu’un patient ayant une valve aortique de remplacement soit décédé d’une endocardite infectieuse (EI) se développant après un détartrage non protégé, et fait suite à des démarches auprès du NICE par la veuve du patient et son député. Leur cas comprenait : des preuves que l’antibioprophylaxie est efficace chez les personnes à haut risque d’EI ayant des procédures dentaires à haut risque (encadré 1);3 l’observation que l’incidence de l’EI au Royaume-Uni s’est accélérée au-dessus de l’augmentation de fond mondiale depuis la directive originale de 2008 du NICE;4 et un changement dans la loi sur le consentement.5

Encadré 1.

Résumé des orientations

  • Patients à haut risque : remplacement des valves cardiaques ou endocardite antérieure.

  • Patients à risque modéré : maladie valvulaire native.

  • Procédure dentaire à haut risque : extraction, détartrage profond.

  • Prophylaxie antibiotique : indiquée pour les personnes à haut risque ayant des procédures dentaires à haut risque. Enregistrer les détails du processus de consentement dans les notes dentaires. Utiliser de l’amoxicilline 3 g ou de la clindamycine 600 mg par voie orale 1 heure avant.

  • Autres conseils : surveillance dentaire 6 mois (patients à haut risque) ou annuelle (patients à risque moyen) ; éviter les tatouages et l’utilisation de drogues par voie intraveineuse.

Avertissement : envisager une endocardite infectieuse en cas de fièvre non résolue ou de sueurs nocturnes, en particulier avec des symptômes systémiques. Envisager des cultures sanguines avant de commencer un traitement antibiotique.

Il est maintenant nécessaire que les dentistes expliquent à leurs patients les différences entre le NICE et les autres directives s’il est probable qu’ils aient un intérêt particulier, par exemple, les patients ayant des valves cardiaques de remplacement ou ayant déjà souffert d’EI.6 Leur médecin généraliste ou leur cardiologue peut envisager de conseiller le patient et son dentiste sur le niveau de risque par lettre. Le médecin généraliste ou le cardiologue peut envisager d’informer par lettre le patient et son dentiste du niveau de risque. Le dentiste doit alors laisser le patient décider lui-même de l’opportunité d’une prophylaxie antibiotique. Les normes du General Medical ou Dental Councils et les conseils des organisations de défense médicale ou dentaire soulignent la nécessité de consigner cette discussion (et la décision du patient) dans les dossiers cliniques.

La prophylaxie doit se faire avec de l’amoxicilline 3 g par voie orale 1 heure avant l’intervention ou, pour les patients hypersensibles à la pénicilline, en utilisant de la clindamycine 600 mg. D’autres conseils sont donnés dans l’encadré 1. Il est également important d’apprendre aux patients à risque à reconnaître la possibilité d’une EI, typiquement en cas de sueurs nocturnes non résolues, en particulier avec des symptômes constitutionnels comme la perte de poids. La British Heart Foundation produit des cartes d’avertissement qui peuvent être remises aux patients : https://www.bhf.org.uk/publications/heart-conditions/m26a-endocarditis-card.

Ce changement subtil rend les directives du NICE moins dogmatiques et permet aux cliniciens d’utiliser leur jugement clinique, de suivre des directives internationales bien acceptées,7 et de fournir les soins que leurs patients souhaitent.

  • © British Journal of General Practice 2016
  1. 1.↵
    1. Renton T,
    2. Wilson NHF

    (2016) Problèmes d’éruption des dents de sagesse : signes, symptômes et gestion. Br J Gen Pract doi:10.3399/bjgp16X686509, http://bjgp.org/content/66/649/e606.

  2. 2.↵
    1. National Institute for Health and Care Excellence

    (2015) Prophylaxie contre l’endocardite infectieuse : prophylaxie antimicrobienne contre l’endocardite infectieuse chez les adultes et les enfants subissant des procédures interventionnelles CG64 (NICE, Londres) http://www.nice.org.uk/guidance/cg64/chapter/Recommendations (consulté le 3 août 2016).

  3. 3.↵
    1. Chambers JB,
    2. Thornhill M,
    3. Shanson D,
    4. Prendergast B

    (2016) Prophylaxie antibiotique de l’endocardite : un désordre NICE. Lancet Infect Dis 16(3):275-276.

  4. 4.↵
    1. Dayer MJ,
    2. Jones S,
    3. Prendergast B,
    4. et al.

    (2015) Incidence de l’endocardite infectieuse en Angleterre, 2000-13 : une tendance séculaire, analyse de séries chronologiques interrompues. Lancet 385(9974):1219-1228.

  5. 5.↵
    1. Southerland L

    (2015) Montgomery à la Cour suprême : un nouveau test juridique pour le consentement au traitement médical. Scottish Legal News, http://www.scottishlegal.com/2015/03/12/montgomery-in-the-supreme-court-a-new-legal-test-for-consent-to-medical-treatment/ (consulté le 3 août 2016).

  6. 6.↵
    1. Thornhill MH,
    2. Dayer M,
    3. Lockhart PB,
    4. et al.

    (2016) Directives sur la prophylaxie pour prévenir l’endocardite infectieuse. Br Dent J 220(2):51-56.

  7. 7.↵
    1. Habib G,
    2. Lancellotti P,
    3. Antunes MJ,
    4. et al.

    (2015) Lignes directrices 2015 de l’ESC pour la gestion de l’endocardite infectieuse. Eur Heart J 36(44):3075-3128.

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