Syndicalisme

Syndicalisme, aussi appelé Anarcho-syndicalisme, ou Syndicalisme révolutionnaire, mouvement qui prône l’action directe de la classe ouvrière pour abolir l’ordre capitaliste, y compris l’État, et pour établir à sa place un ordre social basé sur les travailleurs organisés en unités de production. Le mouvement syndicaliste a prospéré en France principalement entre 1900 et 1914 et a eu un impact considérable en Espagne, en Italie, en Angleterre, dans les pays d’Amérique latine et ailleurs. Il avait cessé d’être une force forte et dynamique à la fin de la Première Guerre mondiale, mais il est resté une force résiduelle en Europe jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale.

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socialisme : Syndicalisme
Près des anarcho-communistes, du côté décentralisé du socialisme, se trouvaient les syndicalistes. Inspiré en partie par les idées de Proudhon, le syndicalisme…

Le syndicalisme s’est développé à partir de fortes traditions anarchistes et antiparlementaires parmi la classe ouvrière française. Grandement influencé par les enseignements de l’anarchiste Pierre-Joseph Proudhon et du socialiste Auguste Blanqui, il a été développé comme doctrine par certains dirigeants du mouvement syndical français vers la fin du XIXe siècle. En France, le syndicalisme est connu sous le nom de syndicalisme révolutionnaire (le mot syndicalisme ne signifie que « syndicalisme »). Les tendances syndicalistes se sont manifestées avec une force croissante au cours des années 1890 dans les deux principales organisations syndicales françaises de l’époque – la Confédération Générale du Travail (CGT) et la Fédération des Bourses du Travail. Le secrétaire de cette dernière, Fernand Pelloutier, a beaucoup fait pour élaborer les principes caractéristiques du syndicalisme et les diffuser parmi ses travailleurs. Lorsque ces deux organisations unirent leurs forces en 1902, le syndicalisme, et le syndicalisme en particulier, gagnèrent une immense adhésion de force.

Le syndicaliste, comme le marxiste, était opposé au capitalisme et attendait avec impatience une ultime guerre de classe dont la classe ouvrière sortirait victorieuse. Pour le syndicaliste, l’État était par nature un outil d’oppression capitaliste et, de toute façon, il était inévitablement rendu inefficace et despotique par sa structure bureaucratique. En tant qu’appendice de l’ordre capitaliste, l’État ne pouvait donc pas être utilisé pour la réforme par des moyens pacifiques et devait être aboli.

La structure de la communauté syndicaliste idéale était généralement envisagée un peu comme suit. L’unité d’organisation serait le syndicat local, une association libre de « producteurs » autonomes. Il serait en contact avec d’autres groupes par l’intermédiaire de la bourse du travail locale, qui fonctionnerait comme une agence d’emploi et de planification économique. Lorsque tous les producteurs seraient ainsi reliés entre eux par la bourse, son administration – composée de représentants élus des membres – serait en mesure d’estimer les capacités et les besoins de la région, pourrait coordonner la production et, étant en contact par l’intermédiaire d’autres bourses avec le système industriel dans son ensemble, pourrait organiser les transferts nécessaires de matériaux et de marchandises, vers l’intérieur et vers l’extérieur.

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En accord avec leur conception de l’État comme outil d’oppression capitaliste, les syndicalistes évitaient les moyens politiques pour atteindre leurs objectifs. Cette dépendance à l’égard de l’action industrielle directe découlait également de considérations pratiques : à l’extérieur de la mine ou de l’usine, les syndicalistes réalisaient que les différences politiques entre les travailleurs entreraient en jeu, ce qui pourrait entraver l’action de masse. À l’intérieur, leur emploi similaire donnait aux travailleurs un sentiment de solidarité. Georges Sorel, l’un des principaux théoriciens syndicalistes, a développé le concept de « mythe social », qui pouvait être utilisé pour inciter les travailleurs à l’action révolutionnaire. La grève générale, l’outil syndicaliste par excellence, était conçue en ces termes. Si elle réussit, elle inspire aux travailleurs un sentiment de puissance ; si elle échoue, elle leur fait comprendre la servilité de leur sort et la nécessité d’une meilleure organisation et d’objectifs plus larges.

Aux États-Unis, les Industrial Workers of the World ont embrassé une forme de syndicalisme mais ont visé un système fondé sur de grands syndicats centralisés plutôt que sur des associations locales. La dictature fasciste italienne de Benito Mussolini a cherché à utiliser le sentiment syndicaliste pour obtenir un soutien à son État corporatif, qui était en fait très différent du modèle syndicaliste en mettant l’accent sur un État fort.

Après la Première Guerre mondiale, les syndicalistes ont eu tendance à être attirés loin du mouvement soit par le modèle soviétique du communisme, soit par les perspectives de gains pour la classe ouvrière offertes par le syndicalisme et le parlementarisme dans les républiques occidentales. Pendant les premières années du pouvoir soviétique, en 1920-21, les idées quasi-syndicalistes étaient répandues parmi le mouvement d’opposition des communistes syndicalistes, qui a acquis le nom d' »Opposition ouvrière »

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