Six mythes tenaces sur l’égalité salariale entre les hommes et les femmes

La législation visant à imposer l’égalité salariale entre les femmes et les hommes date de plusieurs décennies dans des pays comme l’Islande, les États-Unis et le Royaume-Uni, qui marque cette année les 50 ans de sa loi sur l’égalité des salaires. Pourtant, des malentendus persistent, conduisant à des mythes qui doivent être déboulonnés à plusieurs reprises.

1 Quelle est la différence entre l’écart de rémunération entre les sexes et l’inégalité de rémunération ?

L’écart de rémunération entre les sexes est la différence entre les taux horaires moyens de rémunération entre les femmes et les hommes. Il peut être calculé comme un chiffre moyen médian ou moyen et sur le salaire horaire à temps plein ou à temps partiel. L’écart de rémunération entre les sexes reflète : le fait que les femmes sont sous-représentées dans les emplois supérieurs et mieux rémunérés et surreprésentées dans les emplois faiblement rémunérés ; elles effectuent la majorité du travail de soins non rémunéré, de sorte qu’elles ont tendance à travailler moins d’heures pendant une partie de leur carrière, ce qui nuit à la progression de celle-ci ; elles sont concentrées dans les secteurs moins rémunérés, tandis que les hommes dominent les secteurs mieux rémunérés ; et, dans certains cas, elles sont moins payées pour effectuer un travail identique ou similaire à celui d’un homme.

Parce que l’écart de rémunération entre les sexes est un chiffre moyen, il ne peut pas vous dire s’il y a une discrimination salariale entre les individus. Cette discrimination – l’inégalité de rémunération – se produit lorsque les femmes et les hommes sont payés différemment alors qu’ils font le même travail (« travail égal »), un travail qualifié d’équivalent ou un travail de valeur égale.

Une organisation peut avoir un faible écart de rémunération entre les hommes et les femmes, mais cela peut masquer une discrimination salariale entre certaines femmes et certains hommes qui font un travail similaire.

2 Les femmes et les hommes sont sûrement payés de la même façon pour le même travail de nos jours ?

Nous savons, grâce à des dizaines de femmes qui utilisent le service de conseil sur l’égalité salariale de la Fawcett Society, et grâce à des victoires très médiatisées sur l’égalité salariale, comme celle de la présentatrice Samira Ahmed contre la BBC, que la discrimination salariale est beaucoup plus courante qu’on ne le pense.

La majorité des cas que voit le service Fawcett concerne le type « travail égal ». Souvent, les femmes ne savent pas ce que gagnent leurs collègues masculins et ne sont pas en mesure de contester les inégalités salariales. Parler de la rémunération au travail est encore un tabou, ou découragé dans les contrats de travail (qui sont inapplicables au Royaume-Uni). C’est pourquoi Fawcett demande le « droit de savoir » pour donner à un individu un droit exécutoire de savoir ce que gagne un collègue s’il soupçonne une inégalité salariale.

Il est important de reconnaître, cependant, que les différents taux de rémunération ne sont pas toujours dus à la discrimination. La loi britannique, par exemple, dit qu’il est possible de payer les femmes et les hommes différemment, mais il doit y avoir une justification objective telle que le niveau de responsabilité ou les compétences ou l’expertise particulières nécessaires.

3 Comment deux emplois complètement différents peuvent-ils être évalués de manière égale ?

Lorsque nous attribuons un salaire à un rôle, nous faisons une déclaration sur la valeur. Parfois, celle-ci est déterminée par ce que nous percevons comme le taux en vigueur, par des facteurs historiques ou par la place d’un rôle dans une fourchette de rémunération ou sur un point particulier d’une échelle salariale.

Mais nous omettons souvent de nous demander pourquoi un rôle, lorsqu’il est dominé par des femmes, devrait être moins bien rémunéré qu’un autre, lorsqu’il est dominé par des hommes. Alors, lorsqu’on le conteste, cela ne résiste pas à l’examen. C’est pourquoi, dans l’affaire de l’égalité des salaires du Conseil municipal de Glasgow, les travailleurs des soins et des crèches ont réussi l’année dernière à réclamer l’égalité des salaires avec les éboueurs.

4 Les femmes ne sont pas sous-évaluées, elles choisissent simplement de travailler dans des emplois moins bien payés

Les recherches montrent que lorsque les femmes se déplacent dans des secteurs dominés par les hommes, le salaire diminue. Cela suggère que ce sont les femmes elles-mêmes qui sont sous-évaluées plutôt que le rôle.

En outre, les soins non rémunérés et le travail domestique sont encore très majoritairement effectués par les femmes, de sorte que les emplois rémunérés qui ressemblent à ces rôles sont également sous-évalués. Les femmes réduisent souvent leurs horaires pour combiner travail rémunéré et soins, qu’il s’agisse d’enfants ou d’adultes.

Parce que le travail à temps partiel est souvent moins bien rémunéré, les femmes troquent leur capacité de gain et travaillent souvent en dessous de leur niveau de compétences – ce qui affecte le développement de leur carrière.

5 L’écart de rémunération est un mythe : tout est une question de choix des femmes

L’écart de rémunération est réel et résulte d’une inégalité structurelle. Il représente un écart de productivité car il reflète une sous-utilisation des compétences et de l’expertise des femmes. Les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons dans l’éducation, mais cela ne se traduit pas sur le marché du travail en termes de capacité de gain des rôles dominés par les femmes ni en termes de réalisation de leur potentiel par la progression de leur carrière.

6 Le problème est que les femmes ne demandent tout simplement pas plus d’argent

Les preuves suggèrent que les femmes, en particulier les plus jeunes, sont aussi susceptibles que les hommes de demander un salaire plus élevé, mais plus susceptibles d’être refusées. Il est impulsif et ambitieux, elle est insistante et ennuyeuse. Tout se résume aux stéréotypes de genre auxquels nous sommes exposés tout au long de notre vie et aux rôles que nous sommes tous conditionnés à jouer.

L’écrivain est directeur général de la Fawcett Society

du Royaume-Uni.

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