J’étais enceinte d’environ 37 semaines de mon premier enfant. Je travaillais à temps partiel dans un emploi qui impliquait de conduire dans toute la ville et aussi de s’asseoir dans des chaises de taille enfantine pendant des heures. Je me sentais énorme et mal à l’aise, et comme je ne connaissais pas l’accouchement, j’étais anxieuse à l’idée de savoir quand alerter mon équipe de naissance que c’était l’heure du bébé. Je me souviens d’être debout dans la cuisine de notre appartement d’une chambre à coucher à la décoration éclectique, en train de préparer des lasagnes que j’avais l’intention de dévorer dans un avenir très proche et… whoa…. j’ai ressenti une sensation dans mon abdomen qui me disait d’arrêter. Mon corps semblait réclamer mon attention. Ce n’était pas une douleur fulgurante, ni une sensation à couper le souffle, c’était une : attends une seconde, laisse-moi m’asseoir une minute douleur dans le bas du dos et l’abdomen qui n’a pas duré plus de 30 secondes, mais c’était différent de toutes les autres sensations liées à la grossesse que j’avais eues jusqu’à ce moment-là.
Je n’avais aucune idée de ce qu’était un travail prodromique. Je n’avais jamais entendu le mot prodrome. Il m’a même fallu quelques essais pour le dire correctement lorsque je l’ai appris lors de ma formation de doula 2 ans et demi plus tard.
Presque toutes les nuits des 3 dernières semaines de ma première grossesse, j’ai ressenti le même type de contractions pendant 3 à 5 heures chaque nuit, entre 19h et 12h. J’ai même chronométré certaines d’entre elles la première semaine, notant qu’elles étaient espacées de 10 à 15 minutes, devenant parfois plus régulières, mais s’arrêtant toujours aux alentours de minuit. Je suis même allée à l’hôpital, pas une fois, mais deux fois, pour me faire dire que le début du travail n’était pas assez avancé pour que je reste. Honnêtement, j’étais dévastée de me faire dire de rentrer à la maison, mais avec le recul, je suis heureuse d’avoir eu ces jours supplémentaires pour permettre à mon corps de faire démarrer les choses par lui-même.
Cet article donne une excellente description et plusieurs exemples de travail prodromique :
Le travail prodromique est généralement défini comme un travail qui commence et s’arrête, parfois pendant des jours. Le travail prodromique se sent comme un vrai travail, il agit comme un vrai travail et à bien des égards, c’est un vrai travail. Malheureusement, il finit par s’arrêter et ne donne pas naissance à un bébé comme le fait le travail actif.
J’ajouterai cependant que le travail prodromique FAIT partie du vrai travail. C’est l’une des nombreuses façons dont le corps se prépare à donner naissance à un bébé. Il est valable, il peut être gênant et inconfortable, et il représente des étapes actives vers votre objectif final d’avoir votre bébé dans vos bras. Le problème est qu’il n’y a aucun moyen de savoir combien de temps votre corps va prodrome avant que le travail actif ne commence. La grossesse, en particulier les dernières semaines, est un jeu d’attente délicat et souvent frustrant, ce qui est difficile pour nous qui vivons dans une culture qui valorise l’immédiateté.
Les causes exactes du travail prodromique ne sont pas claires. Dans certains cas, il se peut que le bébé ne soit pas dans une position optimale et que votre corps travaille à faire tourner le bébé lentement mais sûrement. Cependant, le fait que vous ayez un travail prodromique ne signifie pas que votre bébé n’est pas dans une position optimale. Chaque corps est différent et chaque travail est unique, parfois le travail prodromique fait simplement partie de la façon dont votre corps se prépare à l’accouchement.
Quelle que soit la raison, le meilleur conseil que j’ai entendu sur la façon de s’occuper du travail prodromique vient de Thérèse Hak-Kuhn, la fondatrice de toLabor : faites simplement la vie.
Faites la vie – poursuivez vos routines quotidiennes tout en reconnaissant les signaux de votre corps en prenant davantage soin de vous de la façon qui vous convient le mieux. Pour certains, cela peut être de préparer et de déguster un bon repas avec votre partenaire, de vous blottir avec un livre et une tasse de thé, d’aller voir un film, de demander un massage des pieds à votre partenaire ou de prendre un rendez-vous d’acupuncture. Quoi que vous fassiez, respirez profondément, prenez du recul et ralentissez. Vous aurez besoin de toute votre énergie bien assez tôt lorsque vous mettrez ce bébé au monde.