Musth

SécrétionsModifier

Les éléphants en musth déversent souvent une sécrétion épaisse ressemblant à du goudron, appelée temporine, par les canaux temporaux situés sur les côtés de la tête. Le temporin contient des protéines, des lipides (notamment du cholestérol), du phénol et du 4-méthyl phénol, des crésols et des sesquiterpènes (notamment du farnésol et ses dérivés). Il a été démontré que les sécrétions et l’urine prélevées sur des éléphants de zoo contiennent des niveaux élevés de diverses cétones et aldéhydes très odorants.

L’agressivité de l’éléphant peut être partiellement causée par une réaction à la temporine, qui ruisselle naturellement dans la bouche de l’éléphant. Un autre facteur contributif peut être le gonflement des glandes temporales qui l’accompagne. Ce gonflement appuie sur les yeux de l’éléphant et provoque une douleur aiguë comparable à celle d’un abcès dentaire grave. Les éléphants essaient parfois de contrer cette douleur en enfonçant leurs défenses dans le sol.

ComportementEdit

Le musth est lié à l’excitation sexuelle ou à l’établissement de la dominance, mais cette relation est loin d’être claire. Les taureaux sauvages en musth produisent souvent un bruit caractéristique de grondement bas et pulsé (connu sous le nom de « grondement de musth ») qui peut être entendu par les autres éléphants sur des distances considérables. Il a été démontré que le grondement suscite des vocalisations d’attraction et de réponse de la part des vaches en chaleur, mais un comportement d’évitement silencieux de la part des autres mâles (en particulier les jeunes) et des femelles non réceptives, ce qui suggère un avantage évolutif à annoncer l’état de musth.

Des cas d’éléphants voyous attaquant au hasard des villages indigènes ou encornant et tuant des rhinocéros sans provocation dans des parcs nationaux en Afrique ont été documentés et attribués au musth chez les jeunes éléphants mâles, en particulier ceux qui grandissent en l’absence de mâles plus âgés. Des études montrent que la réintroduction de mâles plus âgés dans la population d’éléphants de la région semble empêcher les jeunes mâles d’entrer dans le musth et, par conséquent, de mettre fin à ce comportement agressif.

Dans les éléphants domestiquésEdit

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Un éléphant en musth essayant de briser sa chaîne

Un éléphant en musth, sauvage ou domestique, est extrêmement dangereux pour les humains et les autres éléphants. Dans les zoos, les éléphants mâles en musth ont tué de nombreux gardiens lorsque des animaux normalement amicaux sont devenus incontrôlablement enragés. Contrairement au comportement dominant normal, les mâles en musth peuvent même attaquer et tuer les membres de leur propre famille, y compris leurs petits. Les zoos qui gardent des éléphants mâles adultes ont besoin d’enclos extrêmement solides, construits à cet effet, pour isoler les mâles pendant leur musth, ce qui complique considérablement les dépenses liées aux tentatives de reproduction des éléphants dans les zoos ; la plupart des zoos qui gardent un seul éléphant ou un petit troupeau n’ont généralement que des femelles pour cette raison.

En Inde, les éléphants domestiques en musth sont traditionnellement attachés à un arbre solide et privés de nourriture et d’eau, ou soumis à un régime de famine, pendant plusieurs jours, après quoi le musth passe. Les cornacs sont souvent en mesure de raccourcir considérablement la durée du musth de leurs éléphants, généralement de cinq à huit jours ; des sédatifs, comme la xylazine, sont également utilisés.

La méthode approuvée dans les pays développés consiste à isoler strictement l’éléphant dans un enclos sécurisé hautement fortifié pendant une période allant de 1 à 2 mois, jusqu’à ce que l’éléphant sorte du musth de lui-même. Des médicaments contre l’enflure et la douleur, ainsi que des tranquillisants, sont souvent mélangés à la nourriture de l’éléphant. Pendant cette période d’un à deux mois, l’éléphant ne peut pas être dressé, ni autorisé à sortir ou à voir d’autres éléphants, et il doit être nourri, abreuvé et nettoyé à distance ; il attaquera tout gardien qui s’approche. Certains cornacs indiens considèrent que cette méthode est plus cruelle que le simple fait d’affamer et de déshydrater l’animal pendant une semaine, après quoi il se rétablit et peut être réuni au troupeau en toute sécurité.

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