Les molécules qui s’accumulent et vous font dormir |
Alors que chaque journée touche à sa fin, vous ressentez le besoin de vous allonger et de dormir. L’apparition du sommeil, qui semble être un phénomène si simple d’un point de vue comportemental, est en fait assez complexe d’un point de vue moléculaire.
Nous savons maintenant que les substances « hypnogènes » (qui induisent le sommeil) dont Piéron a émis l’hypothèse existent bel et bien. Certaines d’entre elles sont de petites molécules protéiques produites par des structures cérébrales comme l’hypothalamus et qui inhibent les neurones du système d’éveil.
Mais ces protéines ne sont pas les seules molécules hypnogènes. L’accumulation de sérotonine dans certaines parties du cerveau pendant les périodes d’éveil contribue également à l’apparition du sommeil. Le niveau de sérotonine dans certaines zones du cerveau affecte également l’humeur. C’est pourquoi certains problèmes tels que la dépression et l’anxiété entraînent souvent des troubles du sommeil. Les personnes ayant un faible taux de sérotonine ont également tendance à passer moins de temps en sommeil réparateur non-REM au cours de la nuit.
La sérotonine joue également un rôle important dans le sommeil car le corps l’utilise pour synthétiser la mélatonine. La mélatonine est produite la nuit et joue un rôle fondamental dans la régulation de l’horloge biologique du corps. En fait, la mélatonine régit l’ensemble du cycle veille/sommeil, alors que la sérotonine intervient plus spécifiquement dans l’éveil, dans le déclenchement du sommeil et dans le sommeil paradoxal. |
Diagramme d’une molécule de mélatonine (Atomes : bleu pâle = carbone, bleu foncé = azote, rouge = oxygène, blanc = hydrogène) |
Le sommeil est donc déclenché par deux processus interdépendants : la production et l’accumulation de substances hypnogènes dans l’organisme lorsque nous sommes éveillés, et les fluctuations cycliques de substances telles que la mélatonine qui sont associées à l’horloge biologique de notre corps.
Parmi les substances hypnogènes qui s’accumulent pendant que nous sommes éveillés, l’adénosine, a fait l’objet de nombreuses discussions depuis le milieu des années 1990.
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