Pourquoi ne pouvons-nous pas envoyer des gens sur Mars ? – Sarthak, 13 ans, Delhi, Inde
Bien que nous n’ayons pas encore envoyé des gens sur Mars, nous pourrons peut-être le faire à l’avenir. Comme pour toute exploration humaine majeure, qu’il s’agisse d’escalader le mont Everest ou de se rendre au point le plus profond des océans, il y aura un certain nombre d’obstacles à surmonter lorsque nous enverrons des gens sur Mars (et que nous les ramènerons chez eux).
Premièrement, la construction d’un vaisseau spatial capable d’emmener un équipage sur Mars en toute sécurité sera un défi. Les astronautes qui séjournent dans la Station spatiale internationale (ISS) peuvent recevoir des vivres, de l’eau et d’autres provisions car elle est proche de la Terre. Mais un voyage vers Mars durera de six à neuf mois, en fonction de la position relative des planètes l’une par rapport à l’autre. Le vaisseau spatial devra être autosuffisant, ce qui signifie qu’il devra transporter toutes les fournitures nécessaires au voyage ou être capable de les produire à bord.
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Le vaisseau spatial devra également assurer la protection de l’équipage. Sur Terre, nous sommes protégés du soleil par un champ magnétique, mais dans l’espace, nous pouvons être exposés aux rayonnements solaires et cosmiques, qui endommagent les cellules et augmentent le risque de cancer.
Le coût d’un billet pour Mars
L’un des plus grands défis d’une mission humaine sur Mars sera de garder l’équipage en forme et en bonne santé. Être dans l’espace pendant une longue période peut faire en sorte que beaucoup de choses étranges se produisent dans le corps humain. Lorsque nous entrons dans l’environnement de microgravité de l’espace (lorsque les astronautes peuvent flotter), la première chose qui se produit est que les fluides corporels, qui sur Terre sont « tirés » vers les pieds, sont réduits et se déplacent vers la tête et la poitrine. Cela provoque chez les astronautes quelque chose appelé « tête bouffie, jambes de poulet ».
Les autres effets graves comprennent des changements au niveau des os et des muscles. Dans l’espace, la densité osseuse se réduit à un taux de 1% et la masse musculaire à un taux de 3% par mois. Cela est similaire aux niveaux perdus en une année entière au cours du processus de vieillissement des personnes âgées sur Terre.
La perte de ces quantités d’os et de muscles peut sembler ne pas être un grand problème dans l’espace. Les conditions d' »apesanteur » signifient que les humains peuvent réaliser des exploits apparents de force surhumaine, comme un astronaute qui met un satellite en position tout seul. Cependant, lors du retour dans un environnement de gravité, la perte musculaire et osseuse réduit les performances physiques et augmente considérablement les risques de fracture.
À l’heure actuelle, la meilleure solution dont nous disposons pour contrer ces effets est l’exercice. Les astronautes de l’ISS font environ 2,5 heures d’exercice par jour, en mélangeant des exercices cardiovasculaires (vélo, course) et des exercices de résistance ou de musculation. Cependant, même avec cette quantité d’exercice, la forme physique des astronautes diminue de 25% en seulement six mois, il est donc probable que les équipages arrivent sur Mars dans un état de faiblesse et de fragilité.
Un voyage sans retour ?
Une fois à la surface de Mars, les équipages seront à nouveau exposés à la gravité. Mais la gravité sur Mars n’est que de 0,38g (environ un tiers de celle de la Terre). Cela signifie qu’il sera beaucoup plus facile de se déplacer à la surface de la planète que sur Terre – même si les visiteurs devront porter des combinaisons spatiales protectrices – mais les membres de l’équipage pourraient ne pas être en mesure de remplacer les muscles et les os perdus pendant le voyage. L’inquiétude est que s’ils sont incapables de remplacer ces muscles et ces os lorsqu’ils sont à la surface de Mars (probablement pendant environ un an), ils pourraient ne pas être en mesure de rentrer chez eux.
Les scientifiques étudient donc de nombreux moyens de garder les astronautes en bonne santé pendant une exploration spatiale de longue durée, y compris une mission vers Mars. Ils essaient de créer des dispositifs de gravité artificielle pour que les astronautes puissent emporter avec eux une partie de l’environnement terrestre. Une autre possibilité est celle de plateformes vibrantes comme celles utilisées actuellement sur Terre pour aider à régénérer les os et les muscles pendant le vieillissement.
Espérons que cela signifie que les équipages pourront endurer le voyage aller-retour de deux ans vers Mars et faire en sorte que notre premier voyage vers une autre planète ne soit pas un aller simple.
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