Les manchots empereurs sont l’un des grands survivants de la nature. Ils peuvent endurer le froid glacial d’un hiver antarctique, lorsque les températures chutent à -20 °C ou moins.
Pour éviter de mourir de froid, ils se serrent les uns contre les autres en groupes serrés pour conserver la chaleur et s’abriter des vents intenses.
Il semble maintenant que ces regroupements peuvent en fait être trop bons pour garder les manchots empereurs au chaud.
Dans le time-lapse ci-dessous, vous pouvez voir que les regroupements de manchots tournent constamment. Le comportement le plus évident est que les pingouins situés à la périphérie se frayent régulièrement un chemin à l’intérieur du huddle.
Ceci est facilement compréhensible. Ceux qui sont à l’extérieur du caucus font face au coup direct du vent glacial de l’Antarctique.
Mais il se passe autre chose. Les manchots à l’intérieur ont trop chaud, alors après un certain temps, ils ont besoin d’un peu d’espace pour se rafraîchir.
Les manchots qui cherchent à perdre un peu de chaleur corporelle brisent en fait les huddles, disent les chercheurs dans un nouvel article de la revue Animal Behaviour.
A l’intérieur des huddles, les pingouins perdent à peine de la chaleur. Le peu qu’ils perdent provient de leur tête, ou de la respiration de l’air glacé.
Ce qui signifie qu’ils se retrouvent régulièrement à des températures caniculaires de 37,5 °C, ce qui est nettement plus élevé que ce qu’ils aiment.
« En conséquence, les oiseaux font face au paradoxe suivant : dans un environnement physique froid, ils doivent parfois dissiper un excès de chaleur », rapporte l’équipe.
En analysant de près les huddles de manchots, l’équipe a découvert que chaque huddle est en constante évolution, à la fois en réponse à la température extérieure et en réponse à la surchauffe des manchots.
« La croissance et la décroissance régulières des huddles fonctionnent comme des impulsions à travers lesquelles les oiseaux gagnent, conservent ou perdent de la chaleur », écrit l’équipe.
Avant cela, les études portant sur les huddles de manchots les considéraient comme des structures statiques, ce qui, nous le savons maintenant, n’est pas le cas.
« Les oiseaux qui ont besoin de chaleur rejoignent les huddles », explique l’auteur principal André Ancel, du Centre national français de la recherche scientifique de Strasbourg. « Lorsque leur température de surface atteint des valeurs positives, ils rompent le huddle. Une fois dehors, ils peuvent manger de la neige fraîche et nettoyer leurs plumes. Quand ils ‘sentent le froid’, ils se regroupent à nouveau. »