Cheerios est végétalien à 99,99 % ; moi aussi

J’ai fait l’une de mes erreurs tactiques habituelles l’autre jour, et j’ai décidé de vérifier si les Cheerios, mes céréales de choix pour le petit-déjeuner, sont, en fait, végétaliennes. Je venais juste de réussir à me sevrer du lait traditionnel à base de produits laitiers pour passer au lait de soja (et bon sang, ça craignait – désolé, les vaches) ; je me sentais fier de moi et je voulais vérifier que mon petit-déjeuner était enfin entièrement végétalien.

La réponse est intéressante : non, les Cheerios ne sont pas végétaliens, car la vitamine D3 qui est ajoutée aux céréales est fabriquée à partir de lanoline, qui provient bien sûr des moutons. Techniquement, cela peut rendre les céréales simplement végétariennes plutôt que végétaliennes, mais comme il n’y a aucun moyen de savoir si la laine a été tondue sur un mouton vivant ou dépouillée sur un mouton mort, elles peuvent aussi techniquement être « à base animale ». Cela signifie que toute céréale « enrichie » (ou tout aliment « enrichi », comme le jus d’orange !) peut contenir de la vitamine D3 ou d’autres « sous-produits d’abattoir ». De plus, si le « sucre » des Cheerios est du sucre de canne blanc, il a probablement été blanchi à l’aide de carbonate de calcium provenant d’os d’animaux. Donc mon petit déjeuner « végétalien », eh bien, ne l’est pas. Arrgh!

Mon expérience n’était pas spéciale. Des produits non-végétaliens se cachent dans des aliments apparemment végétaliens tout le temps. Ce qui est vraiment intéressant à ce sujet, c’est que l’un des premiers liens que j’ai trouvé en commençant ma recherche d’informations nutritionnelles sur les Cheerios était le site Web « Accidentally Vegan » de PETA, qui – à un moment donné dans le passé – a répertorié les Cheerios, en disant qu’ils étaient végétaliens et en ne faisant aucune mention de la perfide vitamine D3 à base de lanoline. Lorsque les gens se sont plaints à ce sujet (et d’autres aliments sur la liste qui n’étaient pas réellement végétaliens), PETA a répondu ainsi :

Bien que PETA soutienne une adhésion stricte au véganisme, nous plaçons la tâche de réduire vigoureusement la souffrance animale avant la pureté personnelle. Boycotter des produits qui sont à 99,9 % végétaliens envoie le message aux fabricants qu’il n’y a pas de marché pour cette nourriture, ce qui finit par blesser davantage d’animaux.

Alors, où dois-je tracer la ligne ? Dois-je dépenser quatre fois plus pour une version « végétalienne » des Cheerios, ou est-ce que 99,9 % de produits végétaliens sont « suffisamment proches » ? (Peut-être, peut-être pas – PETA a fini par retirer les Cheerios, et certains autres aliments non végétaliens, de la liste des aliments  » accidentellement végétaliens « ). Mais qu’en est-il des produits animaux cachés dans d’autres endroits (comme les pneus de voiture et les sacs en plastique) qui sont souvent impossibles à repérer ? Jusqu’où dois-je aller pour m’assurer de ne jamais manger un autre animal ? Jusqu’où dois-je aller pour ne jamais blesser indirectement un autre animal ? Jusqu’où dois-je devenir fou, en évitant d’avoir le moindre impact sur tout autre être vivant, où que ce soit ?

J’ai enfin trouvé la bande dessinée « Bloom County » que je cherchais, qui montre le véganisme poussé à son extrême logique. Parce que nous sommes sur cette planète, nous utilisons des ressources, et cela va nécessairement avoir un impact sur les autres êtres vivants, parfois de manière négative. Mais ce n’est pas grave. C’est quelque chose que nous ne pouvons pas éviter. Cependant, ce n’est pas une raison pour ignorer le problème. Même si je ne peux pas éliminer complètement mon impact sur la planète, le fait que je choisisse de ne pas manger de produits animaux autant que possible réduit tout de même mon impact d’un pourcentage mesurable. N’est-ce pas mieux que rien ? Au moins, j’essaie, et je ne peux que m’améliorer. (Prochain projet : changer le petit-déjeuner pour des fruits sans enrobage de cire d’origine animale et des toasts de pain végétalien….)