Église, en architecture, bâtiment destiné au culte chrétien.
Les premières églises étaient basées sur le plan de la basilique romaine païenne (q.v.), ou salle de justice. Le plan comprenait généralement une nef (q.v.), ou salle, avec un toit plat en bois, dans laquelle la foule se rassemblait ; une ou deux nefs latérales flanquant la nef et séparées de celle-ci par une rangée de colonnes régulièrement espacées ; un narthex (q.v.), ou vestibule d’entrée à l’extrémité ouest, qui était réservé aux pénitents et aux croyants non baptisés ; et une abside (q.v.) de forme semi-circulaire ou rectangulaire, située à l’extrémité est et réservée au clergé.
Durant une période ultérieure, un transept (q.v.) a été ajouté au plan basilical sous la forme d’une aile alignée perpendiculairement à la nef sur un axe nord-sud et faisant saillie des limites de la nef pour former le plan cruciforme, ou en croix latine (par ex, cathédrales de Durham ou de Peterborough). Des autels auxiliaires, dédiés à des saints particuliers, étaient souvent érigés à chaque extrémité du transept. (Voir la figure.) Certaines cathédrales médiévales anglaises (par ex, Canterbury, Lincoln et Salisbury) ont un deuxième transept, plus petit, à l’est du transept principal.
À Constantinople, en Anatolie et en Europe de l’Est, où l’église orthodoxe a prospéré, un plan connu sous le nom de croix grecque a dominé les bâtiments ecclésiastiques. Contrairement à la longue nef à toit de bois traversée à une extrémité par un transept plus court, les églises orientales avaient quatre ailes de taille égale faisant saillie à partir d’une zone centrale, carrée, traversée par un dôme. Un exemple notable est Sainte-Sophie (6e siècle ad) à Constantinople (Istanbul moderne).
L’élaboration des services chrétiens occidentaux a été mise en parallèle vers la fin du 11e siècle avec une complexité croissante du plan basilical. L’espace du chœur a été défini, généralement à l’est du transept mais parfois dans la nef proprement dite, comme dans l’abbaye de Westminster. Alors que dans les premières églises basilicales, le clergé était assis dans l’abside, il occupait désormais un espace appelé presbytère (q.v.). Le terme chœur, qui désignait à l’origine la zone située directement derrière les cancelli, ou rampes, séparant la nef de l’abside, englobait désormais la partie de l’église occupée par les autels, le clergé officiant et les chanteurs. Le terme chœur est parfois utilisé de manière interchangeable avec le chœur pour cette zone.
En France, l’extrémité orientale de l’église a été élaborée dans une structure connue sous le nom de chevet, qui est pleinement développée dans de nombreuses églises romanes du 12e siècle ; par ex, Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand, Fr. Le terme s’applique aussi bien à une terminaison orientale composée de plusieurs absides qu’à une seule abside entourée d’un déambulatoire et de chapelles rayonnantes ; il était conçu pour placer autant d’autels subsidiaires que possible à proximité du maître-autel. Les chapelles rayonnantes (voir chapelle) étaient généralement en nombre impair, la centrale étant dédiée à la Vierge Marie et connue sous le nom de Lady chapel (q.v.), une caractéristique des cathédrales françaises et anglaises.
C’est toutefois en Italie, entre la fin du XIVe siècle et le premier quart du XVIe, qu’apparaît l’innovation la plus significative dans l’architecture des églises européennes, sous la forme de l’église-halle. Conçues sur la crête montante de la Contre-Réforme, qui comprenait bien l’importance de la prédication pour reconquérir les congrégations errantes, les églises-halles minimisaient le long espace entre l’entrée et l’autel, plaçant ainsi l’adorateur beaucoup plus près des événements. On y parvenait en introduisant des chaires au milieu de la nef et en ajoutant de grandes chapelles latérales à mi-chemin, dans lesquelles des messes supplémentaires pouvaient être célébrées simultanément. La forme développée de l’église-halle est visible dans le Gesù (1568, Rome) de Giacomo da Vignola.
Les plans de basilique et d’église-halle ont dominé la conception des églises d’Europe occidentale et d’Amérique jusqu’au milieu du 20e siècle. La modernisation des rituels dans l’église catholique romaine et l’esprit d’innovation de nombreuses dénominations protestantes ont reposé sur l’expérimentation de nouvelles formes architecturales. Les concepteurs ont inventé des variations sur le plan de la croix grecque ou se sont complètement écartés des formes traditionnelles.